Edito n°11

Madame, Monsieur,

Alors que se terminent les préparatifs de notre Fête Nationale, espérons que, partout en France, les défilés du 14 juillet et les moments festifs organisés par les communes se déroulent le mieux possible, dans un esprit de rassemblement et de concorde!

Notre pays vient de connaître une séquence de violences urbaines fulgurante, au déclenchement aussi imprévisible que sa fin fut soudaine. Notre circonscription n’a pas été épargnée, et j’exprime toute ma sympathie tant aux élus qu’aux habitants de Puteaux et Courbevoie, qui ont eu à subir dégradations, violences, stress et angoisse, et ce, dès la première nuit qui suivit la mort tragique d’un jeune homme à Nanterre. Ce décès déclencha bien sûr une grande émotion dans notre pays. Mais rien, absolument rien, ne saurait justifier les violences, les attaques, les pillages, les dégradations, contre des institutions de notre République (mairies, écoles, commissariats de police et postes de gendarmerie) ni les agressions contre des élus, des pompiers, des policiers. Je souhaite réaffirmer tout mon soutien aux maires, aux élus municipaux, qui furent en première ligne, plusieurs nuits et jours durant, pour tenter d’endiguer le flot des violences et protéger les habitants et les biens dans leurs communes. 

Je réitère mes remerciements à nos forces de l’ordre, policiers et gendarmes, qui eurent à faire face à un niveau de violence, d’attaques et de pillage que notre pays n’avait pas connu depuis fort longtemps, et qui le firent avec engagement, professionnalisme et courage. La faute, très grave car elle entraîna la mort, commise par un policier ne saurait entacher l’ensemble du corps auquel il appartient. Je rappelle que les policiers sont la catégorie de fonctionnaires de l’Etat la plus contrôlée, la plus inspectée, et que, s’agissant de ce qui se passa à Nanterre, la procédure judiciaire fut très rapidement enclenchée. Je rappelle aussi que les policiers, comme tous les justiciables, ont droit à la présomption d’innocence.

L’une des réponses à apporter à cette séquence d’émeutes urbaines, qui fut accompagnée de vols et de pillages, est la réponse judiciaire, ferme, rapide et systématique. Et cette réponse a été et continue d’être apportée. Comparutions immédiates, placements sous mandat de dépôt, condamnations à des peines sévères d’emprisonnement s’enclenchèrent dès le premier week-end qui suivit le déclenchement des violences. Et contribuèrent incontestablement au retour au calme et à l’ordre républicain. 

Le Tribunal de Nanterre ne fut pas en reste, qui réussit, dans des circonstances difficiles, à travailler et siéger sans relâche. Et ce, conformément aux deux circulaires adressées par le Garde des Sceaux aux parquets, et qui définissent une réponse pénale stricte, proportionnée et de nature à faire comprendre, à travers le prononcé des sanctions, la gravité des faits commis. Pour les auteurs des délits, tant majeurs que mineurs, et pour, dans le cas des auteurs mineurs, leurs parents. Le rappel de la responsabilité des parents, civile et, parfois même, pénale, s’agissant des délits commis par leurs enfants, fut entendu.

A court terme, la fermeté et l’affirmation de l’autorité sont les seules réponses. Ainsi que, très concrètement, des réponses administratives et juridiques à apporter aux collectivités locales pour qu’elles puissent reconstruire, urgemment et en bénéficiant de facilités et de simplifications, les bâtiments détruits ou gravement endommagés. La reconstruction des mairies et des écoles, tout particulièrement, s’avère urgente, si l’on veut pouvoir reprendre les services aux habitants et préparer la prochaine rentrée scolaire. C’est l’objet d’un projet de loi pour les reconstructions d’urgence qui sera examiné et voté par le Parlement d’ici fin juillet.

A moyen et long terme, des réponses de fond devront être apportées face aux défis de la violence croissante d’une partie de la jeunesse, de l’instrumentalisation par certains mouvements ou officines du malaise social et du sentiment d’exclusion, de la perte totale de repères républicains et de la détestation de la France dans certains milieux, des pannes de notre modèle d’intégration républicain, des ingérences étrangères insupportables visant à souffler sur les braises, et du fonctionnement délétère de réseaux sociaux qui accélèrent et attisent les mouvements de meute. C’est à cet égard, pour le moment, le temps de l’analyse, de la réflexion et de la concertation. Viendra le temps des propositions de fond.

L’Assemblée Nationale poursuit ses travaux en débattant d’ici à la trêve aoûtienne du projet de loi relatif à l’industrie verte. Présenté par Bruno Le Maire, ce texte comprend un certain nombre de dispositions visant à faciliter, simplifier et accélérer le développement d’industries vertes dans notre pays, dans l’objectif de réduire l’empreinte carbone de l’industrie en France, créer des emplois industriels, et faire de notre pays la première puissance économique et industrielle décarbonée d’Europe. Une grande ambition!

Bonne Fête Nationale, et, pour tous ceux qui peuvent en prendre, bonnes vacances!